« Zalando veut employer des travailleurs détachés polonais aux Pays-Bas ».

Zalando a opté pour les Pays-Bas parce que l’e-commerçant allemand veut y utiliser du personnel logistique détaché polonais. C’est ce que dit Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB. Selon lui, c’est la véritable raison pour laquelle les sites en Belgique n’ont pas été retenus. Zalando recherche depuis plus de deux ans un site approprié pour implanter un centre de distribution pour le Benelux et la France. Selon un communiqué de presse du groupe allemand, le choix du site n’a pas encore été fait. Il dit qu’il est encore « en pourparlers avec les  autorités locales dans diverses régions d’Europe, notamment en Belgique, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne ». De Tijd et L’Echo ont toutefois rapporté hier que le Dour-Elouges, dans le Hainaut, n’a pas été retenu malgré plusieurs beaux atouts. Selon nos confrères, trois facteurs auraient poussé Zalando à choisir  un site aux Pays-Bas: les coûts salariaux plus favorables, les possibilités limitées de travail de nuit en Belgique et le climat social difficile en Wallonie. Selon nos informations, Dourges n’était toutefois pas le seul candidat en Belgique : le port de Gand était aussi dans la course, mais cette implantation n’a également pas été retenue. Dans un entretien avec la RTBF, Thierry Bodson dit que le climat social n’a jamais été évoqué lors des pourparlers entre les autorités wallonnes et Zalando, qui ont pourtant duré plus de deux ans. Cet argument n’était qu’un écran de fumée utilisé par Zalando pour cacher d’autres raisons, dit-il. Selon lui, la vraie raison est l’écart salarial… avec les travailleurs polonais. « Ce qui se passe, c’est qu’il y a une mécanique qui va être mise en place pour permettre d’avoir recours à des travailleurs détachés qui viendront de Pologne pour travailler aux Pays-Bas. Et cela,  ça déstructure l’ensemble dossier », estime Bodson. Selon lui, il n’ y a pas d’écart de rémunération entre la Wallonie et les Pays-Bas. « En tenant compte des différents soutiens au niveau fédéral et régional, on est à une différence de 1000 euros par an, à l’avantage de la Belgique », dit-il. Mais s’il s’agit de travailleurs détachés polonais, cela change la donne. »On compare alors des travailleurs belges non pas à des travailleurs hollandais, mais polonais. Je n’ai aucun problème à avoir une discussion sur l’e-commerce et la nécessité de flexibilité, mais dans ce dossier-ci, on compare des pommes et des poires », ajoute-t-il. Une pratique qui se répand Le déploiement de travailleurs détachés polonais dans la logistique semble de plus en plus répandu aux Pays-Bas. Le manque de personnel logistique dans certaines régions – comme Eindhoven, Tilburg et Venlo – est devenu si grand que plusieurs agences de travail temporaire polonaises s’y sont établies, apprenons-nous de source syndicale. S’il se confirme que Zalando veut travailler avec du personnel polonais aux Pays-Bas, cela apporte  d’emblée une réponse à une grande question qui a été soulevée après la fuite dans De Tijd et L’Echo. « Le centre de distribution emploiera au moins 1.500 personnes. Où Zalando les trouvera-telle dans des régions en très forte pénurie de personnel logistique? », se demandaient plusieurs de nos interlocuteurs en Wallonie . La réponse semble donc avoir été trouvée.      

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