Considéré par beaucoup comme une alternative crédible aux carburants traditionnels, le gaz naturel est pointé en progression dans les flottes d’utilitaires mais son utilisation reste marginale. La prise de conscience progressive de l’importance d’une mobilité durable changera-t-elle la donne ? Rien que sur l’année 2016, 2600 véhicules au CNG ont été immatriculés en Belgique, soit davantage que l’ensemble des véhicules du parc CNG existant jusque-là ! 417 d’entre eux (soit 16 %) étaient des utilitaires légers. Par rapport à 2015, les immatriculations de VUL au gaz naturel ont progressé de 38 %. Elles concernent désormais 0,61 % des immatriculations totales d’utilitaires légers. On ne se bouscule donc pas encore dans les stations qui délivrent le CNG, mais l’idée d’utiliser ce carburant moins polluant et moins cher à la pompe (de 30 à 50%) fait son chemin. Le réseau se développe petit à petit. Il compte à présent 75 stations, essentiellement dans le nord du pays. « Jusqu’au premier trimestre 2015, aucune station n’existait en Wallonie », reconnaît Didier Hendrickx, président de la NGVA.be. « Elles sont aujourd’hui au nombre de 9 et il existe une quinzaine d’autres projets dans la Région d’ici 2018. » De son côté, le ministre flamand de l’énergie Bart Tommelein vise les 300 stations pour 2020, ce qui implique le rythme d’une ouverture toutes les semaines. Les choses sont donc en train de bouger.

La loi du marché

Autre élément de l’équation : le soutien accordé à ce carburant alternatif. Après trois années de primes octroyées par le secteur et une exemption fiscale flamande qui expliquent partiellement l’envol des ventes, les Régions vont aller plus loin. « La Flandre a annoncé une exonération de la taxe de mise en circulation et de la taxe annuelle de circulation des fourgonnettes au CNG à partir du 1er juillet 2017. La Wallonie soutient le secteur CNG d’une autre manière. Elle a récemment dressé un cadre juridique pour la création de station-services. Une circulaire a aussi été signée pour soutenir l’achat de véhicules légers et lourds au CNG par le secteur public à hauteur de 6.000 à 22.000 € ». Avec de 12 à 27 % de CO2 et de 50 à 60 % d’oxyde d’azote rejetés en moins que les moteurs Diesel et essence, les solutions au CNG peuvent contribuer efficacement à rencontrer l’objectif européen de -20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. « Les constructeurs commencent à prendre conscience qu’une partie de la nécessaire transition énergétique réside dans les carburants alternatifs comme le CNG », ajoute Didier Hendrickx. « Cela dit, leur politique est dictée par les marchés. Par exemple, le Ford Transit existe en version CNG aux USA mais pas encore chez nous où le marché est très jeune. » Une réalité qui explique que même si tous les gabarits d’utilitaires légers sont représentés dans l’offre CNG en Belgique (voir encadré), peu de modèles soient disponibles à l’heure actuelle. Le fruit doit donc encore mûrir…

Top 5 des utilitaires au CNG en 2016

1. VW Caddy Van
2. Fiat Doblo Cargo
3. Iveco Daily
4. Fiat Ducato
5. Mercedes-Benz Sprinter