Véhicules électriques : le réseau de concessionnaires est-il prêt ?

De plus en plus de constructeurs ajoutent à leur gamme des VUL 100% électriques, ou du moins des versions hybrides. Les véhicules électriques nécessitent une approche différente en termes d’entretien, mais également en termes de réparation, de garantie, etc. Les concessionnaires sont-ils suffisamment préparés à l’arrivée des véhicules électriques ?

Van Management : Les véhicules utilitaires électriques ont-ils un impact sur le service après-vente ?

Les véhicules électriques s’usent moins et n’ont pas besoin d’une vidange d’huile puisque le moteur thermique a été remplacé par une unité électrique. Selon presque toutes les marques, cette diminution de l’usure aura une conséquence sur les contrats d’entretien, comme le confirme Patrick Van der Aa (Ford) : « En matière de garantie, les dispositions actuelles resteront en vigueur. Cependant, les contrats d’entretien changeront, puisque l’usure est moins présente chez les véhicules électriques. » Kris Mertens (MAN) souligne que la garantie et les contrats d’entretien doivent être adaptés à la durée de vie des nouveaux composants haute tension : « Les mécaniciens qui effectuent l’entretien et la réparation de ces véhicules doivent posséder les qualifications nécessaires pour pouvoir travailler sur ces véhicules. En outre, des investissements sont réalisés dans de nouveaux équipements et matériels d’essai. Son impact n’est donc certainement pas négligeable. »

D’autres marques se concentrent principalement sur les batteries, comme Renault, chez qui il existe une garantie spécifique pour les batteries 5 ans/100 000 km, et Volkswagen, 8 ans/150 000 km.

VM : Comment les concessionnaires se sont-ils préparés à l’arrivée des véhicules électriques ?

Les concessionnaires doivent tenir compte des conditions spécifiques d’entretien des véhicules électriques. Des adaptations sont également nécessaires dans l’atelier, avec par exemple des appareils de diagnostic appropriés, des stations de recharge et des équipements pour véhicules électriques. Chez Ford, ils font le nécessaire : « En général, on essaie de former au moins un technicien par réparateur agréé à l’entretien de véhicules électriques. Il s’agit principalement de mettre le véhicule hors tension lorsque certains éléments (externes) doivent être vérifiés. Ces mécaniciens sont certifiés de ‘Niveau II’. En termes d’équipement, Ford délimite clairement une zone dans l’atelier, qui est équipé d’une borne de recharge, d’un multimètre haute tension, de divers outils qui sont isolés contre une tension de 1000 V et de gants spéciaux. »

La formation des techniciens est la deuxième partie importante. Ainsi, des ‘packs concessionnaires’ spéciaux ont été mis en place chez MAN. Ceux-ci contiennent toutes les informations nécessaires à la préparation d’un concessionnaire pour les véhicules électriques. Après avoir abordé tous les sujets présents dans ce pack, la concession pourra proposer des entretiens/réparations de qualité pour ces véhicules.

Chez Renault, le personnel des 27 centres ZE a reçu une formation, dans leur propre centre technique, sur les véhicules électriques. La formation comprend : la chaîne cinématique électrique, l’installation et le démontage des batteries et la sécurité lors de réparations. Toutes les entreprises ont reçu une formation sur le transport de ces batteries, qui est couvert par le système ADR. Toutes ces entreprises sont équipées de matériels et d’équipements homologués par Renault. « Notre personnel d’assistance routière agréé a reçu le matériel et la formation nécessaires pour isoler les batteries en cas d’accident », explique Karl Schuybroek. « Nous avons également formé des partenaires agréés actifs dans le recyclage pour retirer les batteries des véhicules endommagés. Depuis 2019, nous disposons du premier centre de réparation de batteries agréé pour les batteries ZE en Belgique. Renault Trucks suit la même voie, explications de Guy Gogne : « L’équipement de l’atelier doit être adapté, d’autres matériels doivent être fournis, comme un nouvel ordinateur/logiciel de diagnostic, et le stock doit être complété par d’autres pièces de rechange. Les concessionnaires sont au courant de la formation que les mécaniciens doivent suivre, celle-ci est déjà prévue. Chez Renault Trucks, la certification est délivrée par Educam et un planning a été établi à cet effet. »

D’Ieteren (Volkswagen CV) organise des formations concernant le travail sur des véhicules hybrides depuis… 2010. Ces dernières années, les efforts se sont concrétisés avec les véhicules PHEV et BEV. Depuis quelque temps déjà, Educam organise également des formations spécifiques.

VM : Peut-on se rendre dans tous les concessionnaires pour l’entretien/la réparation d’un véhicule utilitaire électrique ? Y en a-t-il suffisamment, étant donné la limite d’autonomie de la plupart des véhicules électriques ?

Certaines marques, comme Ford, souhaitent que tous leurs concessionnaires VUL puissent travailler sur des véhicules électriques. « Tous les réparateurs agréés Ford doivent être en mesure de procéder à l’entretien et à la réparation des véhicules électriques », déclare Patrick Van der Aa, Directeur CV Sales & Marketing. « Compte tenu de la densité du réseau de réparateurs agréés Ford, nous pouvons tout à fait répondre aux besoins des véhicules qui ont une autonomie limitée. »

D’autres marques sélectionnent quelques spécialistes et/ou travaillent au développement de l’offre. Ainsi, pour l’instant, l’entretien du MAN eTGE ne se fait que chez MAN Brabant. Toutefois, MAN prévoit d’étendre ce réseau de service.

Renault fait la distinction entre l’entretien régulier et les réparations : pour l’entretien, vous pouvez vous rendre n’importe où ; en revanche, la réparation de la chaine cinématique électrique et de la batterie se fait uniquement dans les 27 centres ZE agréés.

L’objectif de Renault Trucks est cependant de proposer ce service chez tous les concessionnaires. Il existe actuellement trois concessionnaires pilotes (Olen, Liège et Luxembourg). Un certain nombre de concessions dispose déjà d’une borne de recharge. C’est également le cas pour Volkswagen, où la plupart des concessions disposent de personnel qualifié formé pour travailler sur les véhicules électriques.

VM : Les véhicules électriques nécessitent-ils moins d’entretien ?

Moins d’usure signifie moins d’entretien. En outre, de nombreux contrôles de routine peuvent être effectués de la même manière que sur un véhicule conventionnel, sans même avoir à mettre le véhicule hors tension. L’entretien traditionnel d’un moteur thermique n’existe pas (pas de vidange d’huile, pas de filtre à huile, pas de pièces d’allumage, pas d’alimentation en carburant, pas de courroies), et l’usure des freins est moindre du fait de l’effet de freinage du moteur électrique.

L’entretien des véhicules électriques est moindre mais il existe quand même, pointe Volkswagen. Jean-Marc Ponteville : « Le premier contrôle du véhicule est prévu après 2 ans ou après 30 000 km, puis c’est un contrôle chaque année. La vidange d’huile classique n’est évidemment plus nécessaire, mais comme pour les véhicules classiques, on retrouve un système de freinage hydraulique, un circuit de refroidissement avec antigel, une climatisation avec liquide de refroidissement, … tout ce qui doit être vérifié et éventuellement remplacé. »

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