Transport Cornelis: sus aux temps d’attente

Chez Cornelis, le gros de l’activité de transport s’effectue vers les centrales des grandes chaînes de distribution. Et s’il y a bien une chose qui irrite Eddy Cornelis, c’est la gestion des temps d’attente. Transport Cornelis est l’exemple même de l’entreprise de transport familiale belge. Le père a lancé l’activité en 1957, les quatre fils sont aujourd’hui à la tête de l’entreprise, et la troisième génération y pointe le bout de son nez. Ce n’est donc pas une surprise si l’on retrouve ici des valeurs traditionnelles de bons sens, de respect du matériel et de gestion saine (l’entreprise n’a pas connu une seule année sans bénéfice correct depuis 10 ans). C’est la mort du transport ! De bons choix qui lui permettent aujourd’hui d’afficher une santé financière excellente, et de rester à 100 % belge. « C’est une fierté, mais nous devenons tout doucement l’exception, reconnaît Eddy Cornelis. Nous ne travaillons qu’avec des chauffeurs belges. » Pour maintenir cet ancrage belge, la société a évidemment réduit son rayon d’action. « Pas plus de 300 km, ou une journée de route, poursuit Eddy Cornelis. Nous roulons parfois jusque Paris, mais ce n’est pas vraiment notre core-business. D’ailleurs, nous n’avons jamais fait de longue distance. » Un autre principe de la société est de privilégier les clients directs. « Nous travaillons peu en sous-traitance, à part évidemment pour des frets de retour. Aujourd’hui, notre plus grand client est Coca-Cola chez qui nous sommes un des trois grands transporteurs. Nous travaillons aussi pour les brasseries Martens dans le domaine des boissons, pour Decathlon… Nous préférons les clients fixes et les trajets fixes.» Une spécialisation qui amène les véhicules de Cornelis plus souvent qu’à leur tour à la porte des centrales de la grande distribution. Et c’est là que le bât blesse. Plus que la pression sur les prix, Eddy Cornelis s’insurge contre le temps perdu par ses chauffeurs. Dans les files, mais aussi (et surtout) en attendant de pouvoir livrer : « La situation s’est dégradée ces dernières années. On voit où nous mènent les réductions de coûts et de personnel que les chaînes de la grande distribution ont engagées. Il y a toujours moins de personnel pour s’occuper des camions qui arrivent. Et ceux qui ont instauré un système de slots ne le respectent pas, ou alors seulement quand ça les arrange. Aujourd’hui, c’est l’entrepôt qui nous dit un jour à l’avance à quelle heure le camion devra arriver, mais ce qu’ils nous communiquent n’est pas toujours compatible avec les temps de conduite de nos chauffeurs… Et il arrive qu’un de nos camions arrive un peu en retard, que la file d’attente soit vide et que notre chauffeur doive quand même attendre le bon vouloir du personnel de quai pour pouvoir décharger. Il faudrait tout de même que le transporteur ne soit pas le seul à devoir apporter de la flexibilité au système. Avec les problèmes de mobilité que nous connaissons et les règles que nous devons respecter, notre flexibilité a des limites ! » Et Eddy Cornelis de conclure : « Les temps d’attente, c’est la mort du transport sur courte distance ! » cornelis (2) Focus sur la sécurité D’un autre côté, Eddy Cornelis est bien conscient de travailler dans un secteur qui a été relativement peu touché par la crise : « La crise n’a jamais pesé négativement sur notre rentabilité, même si la pression sur les prix est toujours trop forte. Et si c’est un secteur assez stable, sa période de croissance est derrière lui. » Mais travailler pour de tels clients, cela se mérite aussi tous les jours… Depuis quelques années, la société a développé une activité de niche où elle peut générer une belle valeur ajoutée. Eddy Cornelis : « Nous livrons des carburants à des aéroports. Cela a commencé avec Total, et aujourd’hui, nous avons huit véhicules qui livrent en continu les aéroports de Charleroi, Ostende et Lille, pour des clients comme Q8, TUI ou Jetair. Malheureusement, le contrat qui nous lie pour trois véhicules à Total arrive à terme à la fin de cette année. » Cette situation illustre aussi le bien-fondé d’un autre choix stratégique : « Notre flotte ne grandit quasiment pas. La croissance, nous l’absorbons avec des tractionnaires, ce qui nous permet de réagir plus facilement aux fluctuations de la demande. Dans le secteur des boissons, il suffit que l’on annonce du beau temps à la côte ou dans un festival pour que la demande explose. Avec des tractionnaires, c’est plus facile d’aider le client à absorber ce pic d’activité. » La société travaille aujourd’hui avec 25 sous-traitants, qu’elle équipe avec les mêmes systèmes IT (PDA Ubidata et ordinateur de bord TomTom Work) que sa propre flotte. En développant son activité dans le transport de carburant, Transport Cornelis a grandement professionnalisé son approche de la sécurité, et la direction a eu le bon goût de prolonger l’effort avec la même rigueur dans le transport conventionnel, ce qui est apprécié par les clients. « Nous étions un des tout premiers à faire suivre à nos chauffeurs des formations code 95. C’était en septembre 2009. Le Code 95, c’est vraiment une bonne occasion de rafraîchir les connaissances des chauffeurs, mais ce n’est pas suffisant. Comme je le dis souvent, la qualité ne se trouve pas sur le papier… » Quant à l’arrivée prochaine de la taxe kilométrique, elle pose à Eddy Cornelis la même question qu’aux autres transporteurs : dans quelle mesure sera-t-elle réellement transférée sur les factures ? « En 2016, nous travaillerons probablement avec une clause similaire à une clause carburant avant d’intégrer la taxe kilométrique dans nos tarifs pour 2017 », conclut Eddy Cornelis. cornelis (3)

Transport Cornelis en bref Siège central : Wolvertem – Meise Activités : transport conventionnel, transport de boissons, transport de carburants (certifié SQAS) Flotte : 22 tracteurs (10 DAF, 8 Volvo, 4 Scania), dont 40 % est déjà Euro 6 Matériel tracté : 35 semi-remorques bâchées (LAG, puis A&D) Entretien : atelier propre Personnel : 26 personnes www.cornelistransport.be 

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