Les modèles zéro émission disponibles sur le marché permettent de couvrir tous les besoins en terme de gabarit. La vente et l’utilisation d’utilitaires légers électriques restent néanmoins anecdotiques, les caractéristiques de ces véhicules limitant considérablement leur champ d’action. Alors que l’hybridation recourant à l’énergie électrique devient monnaie courante dans le parc automobile, ce sont davantage les solutions au gaz naturel (voir article par ailleurs) et full électriques qui ont la cote sous le capot des utilitaires légers lorsqu’il s’agit de ‘rouler propre’. Entendons-nous bien : si leurs ventes sont bien pointées en progression, les utilitaires branchés – au sens propre – n’ont représenté que… 145 immatriculations l’an dernier, soit 0,21 % des immatriculations totales d’utilitaires légers sur le sol belge. On parle donc toujours bien de marché de niche, ce qui explique en partie que tous les constructeurs ne s’y engagent pas. Pourtant, le lancement d’un véhicule électrique fait toujours figure d’événement. La présentation de la sympathique micro-car belge E-Car, dont la version Cargo E331c est un utilitaire (voir article ‘Les Outsiders’), a connu un beau succès au dernier Salon de Bruxelles. Renault était également très fier d’y présenter en premières mondiales ses nouveaux Master ZE et Kangoo ZE, réaffirmant ainsi son engagement dans cette technologie où il fait figure de leader européen. 
En attendant
L’énergie électrique incarne-t-elle pour autant l’avenir de nos utilitaires légers ? Certainement pas dans l’immédiat. Même si de gros progrès ont été faits pour rendre les batteries moins invasives, plus légères et plus performantes, l’autonomie de ces véhicules reste limitée : de 70 et 270 km. Le temps de charge est aussi problématique. De 6 à 10 heures pour une charge complète et de 30′ à 2 heures en charge partielle dite ‘rapide’. Autant dire que la distraction se paye cher dans une société où chaque seconde compte. Surtout que, ces fameuses batteries, il faudra les louer sur certains modèles. Exemple : de 73 à 114,25 € HTVA par mois, selon l’usage, pour un Kangoo ZE. Un coût sans doute compensé par des recharges moins onéreuses que des ‘pleins’ classiques mais qui s’ajoute à un prix d’achat environ 50% supérieur à un véhicule à moteur thermique. Et même si les Flamands peuvent alléger de 4000 EUR cette facture grâce à une prime (que n’appliquent pas les autres régions…), l’utilitaire léger électrique a encore beaucoup de mal à séduire, à être vu – et utilisé – comme autre chose qu’un outil marketing. Il a pourtant une belle carte à jouer dans des applications urbaines et inter-urbaines spécifiques. 
