Le pick-up sort du bois…

Les pick-ups ont le vent en poupe. On sait que leurs ventes ont presque doublé en Belgique en une décennie pour atteindre les 5863 immatriculations l’an dernier, ce qui représente 8,6 % des immatriculations totales d’utilitaires légers. Un marché de plus en plus juteux où l’offre ne cesse de s’étoffer. Pour expliquer cet engouement, rappelons tout d’abord que le régime fiscal qui assimile les pick-ups à des utilitaires légers – qu’ils soient à simple ou à double cabine – les rend très attractifs. Seule une taxe de roulage annuelle sur base de la MMA est d’application pour ces véhicules, le montant de celle-ci étant plafonné pour la période 2017-2018 à 127,51 EUR pour les 2501 à 3000 kg et à 148,76 EUR pour les 3001 à 3500 kg. De plus, les frais liés à l’usage professionnel du véhicule ainsi que la TVA sont déductibles à 100 % et l’acquisition d’un tel véhicule donne droit à pratiquer un amortissement accéléré. Au-delà de cet aspect pas vraiment neuf, le succès récent du pick-up se justifie par l’évolution des produits. Les constructeurs avancent aujourd’hui des propositions qui ne sont plus des 4×4 purs et durs. La bête s’est civilisée. Les pick-ups actuels ont d’abord une gueule. De manière générale, un vrai travail est mené sur leur design, au point qu’ils font désormais tourner les têtes… Autre évolution de taille : ces véhicules peuvent offrir tout le confort, tout l’équipement d’une voiture particulière. Leur niveau de sécurité a aussi fait un bon considérable tant sur le plan actif que passif. Bref, les pick-ups modernes avancent des arguments où l’émotionnel et le rationnel peuvent cohabiter dans l’esprit de l’acheteur. Un message qui passe d’autant mieux qu’ils restent capables de s’acquitter des tâches qu’un professionnel attend d’eux en termes de charge utile, de force de traction et de déplacements sur terrains délicats. Car les professionnels restent bien la cible privilégiée de ce marché, à hauteur de huit acquisitions sur dix. Prenez cette alliance S’il nous arrive à tous de croiser sur les routes quelques mastodontes Made in USA flanqués de motorisations surdimensionnées (en général gavées au LPG), les consommateurs belges s’orientent avant tout vers des modèles de pick-ups dont le gabarit est plus adapté à nos réalités urbaines et inter-urbaines. Ce qui n’empêche pas la plupart des modèles à consonance européenne d’avoisiner les 5,3 m de long. Des engins aux accents asiatiques, germaniques ou ibériques, essentiellement à double cabine, cette configuration représentant 69% des immatriculations en Belgique. Le paysage du pick-up a donc évolué et les constructeurs sont de plus en plus nombreux à s’y investir, souvent en faisant intervenir le jeu des alliances. Ceci est particulièrement vrai ces derniers mois où trois nouveautés majeures ont été dévoilées. Le Fiat Fullback fait partie de celles-là. Son lien de parenté avec le Mitsubishi L200 est évident. Normal, il en partage la conception. Ce qui est loin d’être un mauvais calcul, le pick-up nippon n’ayant plus à démontrer ses qualités. La personnalisation du Fullback se manifeste au niveau de la calandre et du bouclier avant. Le modèle existe en cabine approfondie et en double cabine. Seule cette dernière est proposée en Belgique dans un premier temps, équipée du moteur 2.4 de 180 ch avec Start&Stop et livrable avec boîte manuelle ou automatique 6 rapports. Avec ses 5,3 m de long, le Fullback en impose. Doté d’un sélecteur électronique de traction (2H, 4H, 4HLC et 4LLC), il dispose de réelles capacités motrices. Un vrai bosseur qui se montre à l’aise partout. Le boss Le Ford Ranger reste un fameux moteur pour le segment. Lancé en 2011, il est le pick-up le plus vendu en Europe depuis 2015. La Belgique n’échappe pas à la Rangermania. L’an dernier, il engloutissait encore 31% de parts de marché. Les raisons de son succès ? Son look à l’américaine et son niveau d’équipement. Mais aussi ses capacités de franchisseur, bien servies par une mécanique 5 cylindres 3.2 Duratorq TDCi de 200 ch qui fait presque oublier ses 2,2 t. Un moteur qui remporte bien plus de succès que le 2.2 TDCi. Isuzu a clairement pris l’option inverse de celle du Ranger pour son D-Max dont la dernière évolution majeure est une opération de downsizing. Son 2.5 s’est effacé au profit d’un 1.9. Plus léger de 60 kg que son prédécesseur, il affiche une puissance de 164 ch pour un couple de 360 Nm. Proposé en variantes Single Cab, Extra Cab et Double Cab, ce D-Max dispose d’une transmission intégrale débrayable. Il emporte jusqu’à une tonne dans la benne et peut tirer jusqu’à 3,5 t. Aucun concurrent ne fait mieux. Son évolution est aussi stylistique avec une face avant redessinée, bien servie par une nouvelle calandre et des blocs optiques à led tant à l’avant qu’à l’arrière. Le niveau d’équipement a gagné en amplitude : le D-Max s’offre le start&stop et un système d’accès sans clé. L’ESP combine désormais le contrôle de motricité TCS, le Hill Star Assit et le Hill Descent Control. Le Brake Assist est également proposé. Le nouveau D-Max bénéficie d’une garantie de 5 ans avec assistance sur 200.000 km. Haut de gamme Produit à Barcelone dans les usines Nissan d’où sort également le Navara avec lequel il partage les fondamentaux, le Mercedes-Benz Classe X constitue la principale nouveauté de cette fin d’année 2017. Attendu pour le mois de novembre, il vise une clientèle exigeante à la recherche d’un véhicule qui, malgré ses gènes de pick-up, présente tout le confort et les qualités dynamiques d’une voiture. Les designers maison ont mis le paquet pour avancer une proposition dans l’esprit de la marque, extérieurement mais surtout dans l’habitacle. Trois niveaux de finition sont annoncés pour ce pick-up bardé de technologie, pourvu de série d’une multitude de dispositifs de sécurité et d’assistance à la conduite. Le Classe X est disponible en versions à propulsion ou transmission intégrale débrayable. Sous le capot, on retrouve un 2.3 turbodiesel de 163 ou 190 ch, flanqué d’une boite manuelle 6 rapports ou, sur la plus puissante des deux versions, une automatique 7 rapports. Un V6 de 258 ch et une version à transmission intégrale permanente viendront renforcer l’offre à la mi-2018. De quoi faire de l’ombre au principal concurrent du Classe X, le VW Amarok Retravaillé en 2015, le Mitsubishi L200 n’a, lui, plus grand chose à prouver. Digne représentant des pick-ups de gabarit moyen, il n’est ni le plus spacieux ni celui qui embarquera le plus de charge mais il se montre particulièrement habile à l’usage en toutes conditions, bien aidé par son différentiel central verrouillable qui autorise une conduite en 4×4 permanente et par ses 2.4 DI-D allégés. Toutes les bourses Voisin de chambrée du L200 depuis de longues années, le Nissan Navara est livrable en versions King Cab, King Cab Chassis Cab ou Double Cab. Son châssis en échelle et sa suspension arrière multi-bras le rendent particulièrement confortable. Il est aussi reconnu pour sa bonne insonorisation. Le Navara est servi par un 2.3 dCi de 160 ou 190 ch, cette dernière version pouvant ici encore s’associer à une boîte automatique 7 rapports. Un modèle convaincant dont la capacité à se réincarner lui vaudra, outre une étoile, un losange. Le Renault Alaskan a été présenté en 2016 en Colombie. Il entre aujourd’hui dans sa phase de commercialisation en Europe où il embarquera les mêmes motorisations que son mentor mais ne sera proposé dans un premier temps qu’en version double cabine. Pour les petits budgets, le Ssangyong Actyon Sports reste de loin le modèle le plus accessible de la planète pick-up (à partir de 17.347 EUR HTVA). Disponible uniquement en double cabine et en versions deux ou quatre roues motrices, l’Actyon Sports est équipé d’un nouveau turbodiesel 2.2 e-XDi Active d’une puissance de 178 ch pour un couple de 400 Nm qui se libère dans une plage de 1400 à 2800 tr/min. Un moulin qui remplace avantageusement l’ancien 2.0 et qui peut s’associer à une transmission manuelle ou automatique 6 rapports. Cette dernière est dotée d’un fonction sport (Power) et d’un mode Hiver permettant le démarrage sur le second rapport.  Le Ssangyong Actyon Sports emporte jusqu’à 765 kg et peut remorquer 2,5 t. C’est nettement moins que tous ses concurrents mais la compacité du modèle (4990 sur 1910 mm) et son bon équipement de base en font un véhicule à ne pas négliger. Messieurs, la France ! Le Toyota Hilux joue dans une toute autre catégorie. Sa huitième génération se livre en cabine simple, extra ou double mais avec une unique motorisation 2.4 D4D de 150 ch. Le modèle met en avant la robustesse de son châssis et de sa structure de carrosserie qui en font un vrai bosseur. Une réalité qui ne l’empêche pas de se montrer civilisé, sa suspension ayant relevé d’un cran son niveau de confort. Une impression rehaussée par un habitacle d’excellente facture. Un Hilux qui devrait lui-aussi s’offrir un cousin dans un avenir plus ou moins proche. PSA ne comptant pas rester au bord du chemin dans ce segment, c’est vraisemblablement sur lui que le groupe français s’appuiera pour élaborer un produit digne d’arborer sa griffe sur les marchés européens. Reste à voir si ce nouveau venu sera signé Peugeot ou Citroën, son développement étant lié au plan stratégique Push to Pass de PSA qui s’étale jusqu’en 2021. Enfin, le VW Amarok ne s’en cache pas : il vise le haut du panier. Avec une puissance jusqu’à 224 ch, son 3.0 TDI V6 reste la référence du segment. Un moteur dont les qualités sont encore sublimées lorsqu’il s’associe à la boîte automatique 8 rapports et la transmission intégrale permanente 4Motion. Avec ses 2,52 m2 utiles, l’Amarok est aussi le pick-up qui affiche la plus grande surface de chargement. Enfin, il propose un (unique) habitacle double cabine et des équipements à la hauteur de ses prestations. Avec l’Amarok, le segment tient son VIP. Mais gare à l’arrivée de son rival étoilé qui risque de rebattre les cartes de ce segment en pleine mutation !

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