Jean-Pierre Haesen : « L’UPTR n’est pas à vendre ! »

Secrétaire général honoraire de l’UPTR et partie prenante de la troïka qui a mené les négociations en vue de la fusion (ratée) des trois fédérations de transporteurs, Jean-Pierre Haesen a tenu à réagir à la publication sur notre site web d’une interview de Willy Van Loon, président de Febetra.

TRANSPORT Management : Pourquoi avez-vous souhaité réagir à l’interview publiée le 2 mai sur www.transportmedia.be ?

Jean-Pierre Haesen :Pour une raison très simple, entre les membres des délégations des trois fédérations chargés de discuter de l’avenir de la défense sectorielle, il était clairement convenu que personne ne donne d’interview avant qu’il y ait des éléments concrets à présenter aux transporteurs et logisticiens belges. Tout le monde a respecté cet engagement, sauf Monsieur Van Loon.

« Quand on n’a rien à dire, il vaut mieux se taire ! »

TRANSPORT Management : Pourquoi avoir mis sur pied ces délégations ?

Jean-Pierre Haesen : Si les trois fédérations ont pris la décision de chacune constituer une délégation de cinq personnes chargées de débattre d’une éventuelle fusion entre les fédérations, c’était précisément parce que cette mission sort de la compétence d’un Président. Il s’agit non seulement de l’avenir des fédérations mais aussi et surtout du secteur qu’elles représentent. Ce n’est pas une question de personne ou d’égo. Aux termes des discussions, c’est au groupe des quinze qu’il appartenait de formuler une proposition de meilleure collaboration structurelle pouvant, en bout de course, éventuellement aboutir à une fusion. Il s’agissait là d’une responsabilité collégiale. L’objectif premier a toujours été d’accorder au mieux nos violons pour la défense commune des transporteurs et logisticiens face aux différentes autorités administratives et politiques.

TRANSPORT Management : Willy Van Loon n’a rien dit d’autre que « les contacts sont très bons » ?
 Ce reproche n’est-il pas exagéré ?

Jean-Pierre Haesen : Justement, quand on n’a rien à dire, il vaut mieux se taire ! Quand on parle de représentation du secteur, il faut aussi expliquer correctement aux entrepreneurs qu’il y a différents points de vue, des approches philosophiques et stratégiques différentes. Après, c’est aux transporteurs et logisticiens de faire leur opinion et leur choix. Que le climat soit bon au mauvais, qu’est ce que cela a à voir dans une négociation ?  Seuls comptent les résultats. Donc, ce que je reproche, ce n’est pas seulement que les accords n’aient pas été respectés, c’est aussi que par son attitude – et je reconnais volontiers que c’est peut-être involontaire, lié à sa personnalité -, avec sa sortie médiatique improvisée, Willy Van Loon laisse entendre qu’il est l’homme de la situation, l’initiateur d’un projet de meilleure collaboration entre les trois fédérations, pouvant éventuellement mener à une fusion. Sur le fond, il m’apparait aussi incorrect de laisser croire aux transporteurs que les fédérations n’ont jusqu’à présent jamais travaillé ensemble. C’est inexact ! Les trois fédérations ont toujours été et restent parfaitement capables de défendre correctement un même point de vue.

Jalousie ?

TRANSPORT Management : Qu’est-ce qui a capoté ?

Jean-Pierre Haesen : Si l’interview que vous a donnée M. Van Loon a grandement dérangé la poursuite des discussions, d’autres facteurs ont également joué. L’UPTR a, malheureusement, dû tirer le constat qu’il n’y a actuellement pas une base suffisante pour permettre de construire quelque chose de solide. Or, sans des fondements stables, aucune construction ne tient bien longtemps. Je note aussi que, peut-être, il y a eu une mécompréhension de la part de certains : l’UPTR n’est pas à vendre ! L’UPTR est sans conteste devenue la fédération la plus représentative du secteur transport et logistique. Le succès que l’UPTR rencontre depuis maintenant un certain temps a vraisemblablement suscité quelque jalousie. Sa structure unitaire intégrée est solide, transparente et efficace. Sa simplicité fait sa force. Quelle autre structure pourrait offrir un tel gage de succès ? Je reconnais donc volontiers que, pour l’UPTR, il était difficile d’imaginer une structure beaucoup plus lourde. En plus d’être coûteuse, une structure complexe perd immédiatement en efficacité. N’oublions pas qu’au final, il s’agit de l’argent des transporteurs et logisticiens. A mes yeux, il était donc parfaitement irresponsable d’envisager d’alourdir la structure, en rémunérant une personne externe pour une mission de quelque nature que ce soit. Ce n’était tout simplement pas justifiable vis-à-vis des entrepreneurs qui font confiance à l’UPTR. Pour l’UPTR, le but des discussions n’a jamais été d’augmenter les cotisations, ni de créer un ‘machin’ dans lequel chaque président aurait pu assurer sa place. Et je ne peux qu’inviter le journaliste que vous êtes à approfondir la question du bon fonctionnement d’une fédération dans un futur article. La porte de l’UPTR est grande ouverte à qui souhaite la moindre explication quant à sa structure, ses projets et ses partenaires.

Jean-Pierre Haesen est membre du Comité-Directeur de l’UPTR en qualité de Secrétaire-général honoraire. Il a dirigé l’UPTR de 2000 à 2007 et est l’un des cinq membres de la délégation UPTR qui a mené les discussions en vue de la fusion des trois fédérations.

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