ECG Spring Congress : le secteur prêt à investir

Après des années de crise, les logisticiens de l’automobile semblent prêts à investir à nouveau. La confiance dans les perspectives industrielles l’emporte sur les zones grises de l’économie… et le marché s’est assaini de lui-même. Après avoir tenu le cap pendant toutes les années de crise, le président d’ECG Constantino Baldissara a passé le témoin à Wolfgang Göbel, qui était son vice-président. Il laisse à son successeur (et au nouveau vice-président Mats Eriksson) une fédération dont les finances sont saines et les membres enfin optimistes et prêts à investir pour l’avenir. Relocalisation industrielle Même avec un marché russe en pleine déprime, c’est le Brexit qui constitue la principale inquiétude des logisticiens automobiles… surtout du côté britannique (voir encadré). Mais ce n’est visiblement pas suffisant pour contrebalancer l’optimisme affiché par les constructeurs automobiles, leurs clients. Leur situation est, en effet, particulièrement favorable en Europe pour l’instant et les perspectives sont bonnes à moyen terme également. Comme l’a montré Justin Cox (LMC Automotive), trois facteurs expliquent cet optimisme : « D’une part, les prix des carburants, même s’ils remontent un peu, restent faibles. Ensuite, les taux de chômage européens connaissent tous une évolution positive. Cela se traduit par un net regain de confiance des consommateurs qui pousse le marché automobile européen vers le haut. » Concrètement, le marché automobile devrait progresser de 5,5 % en 2016 avec avoir noté une hausse de presque 10 % l’an dernier. A l’exception de l’Allemagne, ce sont trois marchés latins qui prennent le plus gros de cette progression à leur compte, à commencer par l’Italie, ce qui a un impact direct sur l’activité des logisticiens. Et les perspectives à moyen terme, même si elles sont moins flamboyantes que les résultats de 2015 et 2016, sont bonnes, puisque LMC Automotive prévoit une croissance moyenne annuelle de 2,8 % d’ici 2021. Le cas de la Russie est plus préoccupant à court terme, mais devrait s’améliorer à partir de 2017. L’impact sur la logistique des véhicules finis est cependant assez limité, puisque les imports russes en provenance de l’UE ne dépassent plus aujourd’hui les 4.5 %. Il est cependant un autre facteur qui influence directement les volumes de transport : plusieurs constructeurs relocalisent en Europe la production de certains modèles. Justin Cox pointe particulièrement le cas de FCA qui rapatrie en Pologne la production des Fiat 500 destinées au marché américain et y construit même des Jeep Renegade pour ce même marché. Il n’est pas le seul : GM ne construit plus l’Opel Mokka en Corée du Sud, mais en Espagne, la Nissan Micra passe d’Inde en France, tandis que Ford relocalise la production des Ecosport et Ka en Roumanie, là où ces modèles venaient d’Inde ou du Brésil. Autant de mouvements qui profitent non seulement aux transporteurs de véhicules finis, mais aussi au transport de pièces et de sous-ensembles. Manque de chauffeurs Les résultats du ‘baromètre de la confiance’ qu’ECG organise chaque trimestre auprès de ses membres le confirment : la confiance est de retour chez les transporteurs. « La combinaison de cette confiance retrouvée, la légère augmentation des tarifs même lors de tenders et le faible coût actuel de l’argent fait que nos membres sont maintenant prêts à investir dans du matériel, mais aussi dans des compounds. Et il est temps de le faire, car il se pose maintenant un problème de capacité qui est dû au fait que nous n’avons pas pu investir lors des années précédentes », commente le tout frais président Wolfgang Göbel (par ailleurs vice-président du groupe Mosolf). Les investissements doivent en tout cas permettre d’éviter les ruptures de capacité. Dans le transport routier, 57 % des membres d’ECG signalaient qu’ils n’avaient aucune réserve de capacité au premier trimestre 2015. Ce pourcentage est retombé à 32 % un an plus tard, mais reste suspendu à un autre risque pointé par Wolfgang Göbel : la pénurie de chauffeurs, principal obstacle à la poursuite de la reprise. ECG réfléchit d’ailleurs à lancer un projet d’académie pour chauffeurs, après avoir fêté les dix ans de son académie pour cadres qui récolte un franc succès auprès des membres. L’idée serait ici un peu différente : il s’agirait de promouvoir des normes de formation et de qualification commune pour l’ensemble du secteur du transport de véhicules… ce qui faciliterait (mais tel n’est pas l’objectif officiel) la mobilité de ces travailleurs. Des travailleurs dont le coût est par ailleurs en augmentation, et dans une mesure non négligeable à cause de l’application du salaire minimum en Allemagne depuis 2015, qui touche davantage les entreprises d’Europe de l’est. Plaidoyer pour l’eCMR C’est l’histoire d’une simplification administrative qui ne parvient pas à décoller. Lors du congrès, Szymon Oscislowski (Programme Manager à la DG MOVE, Commission européenne) a bien dû constater que seuls huit états-membres ont reconnu le CMR électronique (eCMR) qui pourrait cependant faire gagner un temps considérable à toutes les parties prenantes du transport. « Peut-être les états-membres n’ont-ils pas été mis suffisamment sous pression », constatait avec une pointe de perfidie Michael Bünning, chargé des relations européennes d’ECG. La Commission se contente pour l’instant de dresser un état des lieux qui devrait être publié le 16 décembre. Nous y reviendrons…

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