Connected Fleets Europe 2015: données partagées, service décuplé

La conférence annuelle de TU Automotive a montré comment le croisement intelligent de données pouvait rendre l’organisation des transports plus efficace. Reste à passer des projets-pilotes à la réalité de terrain. Aujourd’hui, ce n’est plus la technologie présente dans un ordinateur de bord qui fait la différence, mais bien le service qu’un fournisseur télématique apporte à son client. En 2015, la technologie est devenue une commodité. La proportion de véhicules connectés est fulgurante (on devrait atteindre les 90 % en 2025), et chaque véhicule connecté génère 1 Gb de données à la seconde. Mais que faire de toutes ces données ? Collaboration public-privé Aucun transporteur n’a les moyens et le temps d’analyser autant de données et de les transformer en outil d’aide à la décision. Passer d’un service de diagnostic (on constate ce qui a été fait) à un service de pronostic (anticiper les problèmes et agir en conséquence) est pourtant la clé de tout service télématique performant. La conférence de TU Automotive a permis d’identifier quelques pistes dans ce domaine, et c’est au prestataire de services télématiques de faire le travail pour le transporteur. Les besoins, en tout cas, sont immenses, comme l’a montré Transport for London, l’agence chargée de transformer la vision politique de la capitale britannique en plan d’actions en matière de mobilité. TfL se prépare à investir 4 milliards GBP dans des infrastructures routières, mais entend également transformer radicalement la manière dont les citoyens se déplacent et dont les marchandises sont livrées. Le titre d’Iain Macbeth en dit long sur cette ambition : Behaviour Change Programme Manager, soit responsable du programme de changement des mentalités… : « Il s’agit de mieux utiliser l’espace disponible, mais aussi de changer les mentalités et d’agir sur la demande. Nous voulons parvenir à une planification intelligente des itinéraires de livraison qui utilise des données historiques et des informations en temps réel pour replanifier les itinéraires en fonction des zones de congestion attendues ou non. » Mieux prévoir les ETA Voilà pour la demande de la société. Les études de cas présentées ont toutes en commun le partage de données publiques et privées. Comme l’explique Nick Juffermans (Project Manager – Lean & Green chez Connekt), « Il faut passer d’une vision où seuls les gouvernements supervisent le trafic à une forme de collaboration entre le secteur public et le secteur privé. » Il cite en exemple un projet mené par Albert Heijn et un de ses logisticiens : « Ils ont combiné les données logistiques d’AH avec les données de gestion du trafic pour générer un planning plus dynamiques dont toutes les informations sont partagées avec l’ensemble des supermarchés Albert Heijn, en particulier sur les heures d’arrivée estimées (ETA). Ces derniers peuvent donc mieux planifier la mise à disposition de leur personnel à quai. » Juffermans reconnaît cependant que cette notion de partage de données se heurte toujours à quelques obstacles de type juridique. Il reste également à faire en sorte que les données soient davantage standardisées. Et, comme l’a rappelé un autre participant, une information aussi simple que ‘moteur à l’arrêt’ sur un camion n’est pas encore standardisée entre les 7 marques de poids lourds… Le projet présenté par Jaco van Meijeren (TNO Mobility) a porté sur la réduction des temps d’attente pour les camions vers et au départ du terminal à conteneurs ECT Delta au port de Rotterdam. Trois entreprises de transport (Hebra, Overbeek et JGT) ont mis à disposition du projet les données récupérées en temps sur 300 camions au total afin qu’elles soient combinées aux données générées par le terminal lui-même afin de mieux prédire les heures estimées d’arrivée et les temps de transit sur le terminal même. L’objectif ultime était de prévoir le trafic du terminal avec trois heures d’avance. Ce partage d’information bénéficie à toutes les parties : le chauffeur est informé à l’avance des temps d’attente au terminal, le dispatcher peut mieux planifier les mouvements de ses camions et le responsable du terminal sait à l’avance dans quel ordre les camions se présenteront au terminal, facilitant par la même le travail des opérateurs de grues. Le troisième exemple est mis sur le marché par PTV Group. Drive & Arrive donnera des heures estimées d’arrivée de manière transparente à l’ensemble des acteurs de la supply chain : chauffeurs, dispatchers, clients et lieux de déchargement. Ici aussi, le partage de données permet une gestion plus dynamique des quais de chargement, en fonction des incidents rencontrés par les différents véhicules. Chaque véhicule communiquant en temps réel sur son ETA, il est possible de réduire le temps d’attente et même le temps de (dé)chargement. Dans le cadre d’une tournée, PTV se fait fort d’augmenter le nombre de points de chute par jour. A nouveau, c’est un modèle d’économie collaborative qui rend ce progrès possible.

Autres tendances lourdes > Les systèmes de gestion de flotte (FMS) étant maintenant installés d’usine, ils intègrent de plus en plus la gestion des systèmes de sécurité active > Dans les prochains mois, on verra se développer une offre combinant les traditionnelles applications B2B (gestion des missions de transport, navigation…) et des programmes destinés aux chauffeurs durant ses heures de repos > Franck Levecque (Frost & Sullivan) voit une percée prochaine des systèmes de surveillance vidéo, couplés au FMS, à des fins de protection de la marchandise et d’identification des comportements de conduite inadaptés > Le smartphone poursuivra sa progression rapide, plus uniquement auprès des tractionnaires et sous-traitants, mais auprès des flottes qui emploient leurs propres chauffeurs. > Le marché des solutions télématiques est de plus en plus aux mains de grands équipementiers (Wabco, Michelin, Pirelli, ZF…) qui achètent les spécialistes comme Transics.

Connected Fleets Europe – Données partagées Connected Fleets Europe 2015 – Gedeelde gegevens    

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