87 % des transporteurs lancent des initiatives HR

La solution à la pénurie de chauffeurs viendra-t-elle d’un ralentissement de l’économie ? Certainement pas pour les transporteurs belges, qui multiplient les initiatives HR… mais en craignent le coût puisque, même en période de capacité de transport insuffisante, ils ne parviennent pas à répercuter tous leurs frais sur les clients.

Chiffres-clés

  • 7,04/10 : le taux de satisfaction atteint un niveau record depuis 2007

  • 4,48 % : l’augmentation moyenne des volumes de transport en 2018

  • 2,72 % : les volumes de transport de 2019 sont attendus en hausse, mais moins forte qu’en 2018

  • 87,3 % des transporteurs prennent de nouvelles initiatives HR ou de recrutement

  • 5,9 % des transports sans répercussion possible de la taxe kilométrique (-3,3 %)

  • 10,4 % de ‘manque à transporter’ à cause de la pénurie de chauffeurs (-0,2 %)

  • 8,3 % des transporteurs n’envisagent aucun investissement dans leur flotte (-8,4 %)

Cela fait maintenant quatre ans que la conjoncture économique permet aux transporteurs de développer leurs affaires. Seule l’irruption de la taxe kilométrique an avril 2016 avait, très temporairement, affecté leur moral. Ce moral est aujourd’hui plus élevé que jamais, mais les transporteurs qui travaillent pour l’industrie manufacturière commencent à signaler un affaiblissement de la demande. L’indice de confiance des transporteurs belges reste néanmoins élevé (6,35 / 10), bien qu’en baisse (-0,5 %) par rapport au mois d’avril. En analysant les réponses de plus près, les transporteurs qui travaillent pour l’industrie des produits bruts sont plus nombreux à signaler que leurs clients stabilisent au mieux leurs volumes, voire les diminuent légèrement. C’est un avertissement, car cela indique peut-être un ralentissement pour le secteur des produits finis dans les mois à venir. Plus généralement, le Brexit n’inquiète actuellement que 4,2 % des participants à notre Baromètre. Des prix en légère hausse Alors que tout le monde ne parle que de sous-capacité de transport (à l’exception notable de la benne en Wallonie, où un nouvel acteur cherche à bouleverser le marché), cette édition du Baromètre devait montrer si les transporteurs ont pu augmenter leurs tarifs ou non. La réponse est un petit ‘oui’. D’une part, l’augmentation moyenne des prix de vente a, pour la première fois depuis 2007, dépassé les 70 % de l’augmentation du prix de revient. C’est un signe typique des périodes de sous-capacité… mais la dernière fois, cela n’avait pas duré longtemps. D’autre part, les négociations sur les prix de transport se déroulent un peu mieux qu’en 2017 : les transporteurs estiment rouler à des tarifs corrects pour 63,8 % de leur volume d’affaires, soit une hausse de 4,5 % en un an, mais une légère baisse (-1,2 %) par rapport à avril 2018. Et il n’y a plus que 12,7 % des volumes de transport pour lesquels les participants au Baromètre ont dû accepter une baisse de tarifs. C’est 4,2 % de moins qu’il y a un an… et 24 % de moins qu’en 2014. Par contre, la répercussion de la taxe kilométrique est un peu moins facile. La répercussion intégrale est en baisse de 5 % en six mois, et il semble donc que les clients soient de plus en plus réticents à payer les kilomètres d’approche. La frange des ‘mauvais payeurs’ continue de se réduire (16,1 % contre 21,9 % il y a un an). Si ces chiffres se confirment dans les bilans, l’année 2018 devrait se traduire par une très légère amélioration de la rentabilité des transporteurs belges en 2018. On restera cependant prudent sur ce point, puisqu’ils émettaient le même pronostic optimiste l’an dernier et que les bilans 2017 montrent, malheureusement, une dégradation de la rentabilité. Des initiatives HR à tout va Même si les problèmes de mobilité (surtout à Anvers) et les incertitudes liées au Brexit s’ajoutent à la crainte d’une conjoncture plus faible pour doucher certains enthousiasmes, c’est, sans surprise, la pénurie de chauffeur qui constitue la souci numéro 1 des transporteurs belges. Largement devant la concurrence déloyale en tout cas. Il y a trois ans, 9,1 % des participants au Baromètre signalaient souffrir d’un manque de chauffeurs. Ce pourcentage est passé à 33,7 % en 2016. En avril 2017, huit transporteurs sur dix signalaient une pénurie, et ils sont désormais neuf sur dix. Le constat est accablant, et il fait perdre en moyenne 10 % de chiffre d’affaires aux transporteurs (chiffre stable depuis un an). Pour la première fois, nous avons demandé aux participants quelles mesures ils prennent pour tenter de contrer le phénomène. La mesure la plus populaire consiste à aider les détenteurs d’un permis B à passer le permis poids lourd (27 % des répondants). Il y a là une véritable démarche volontariste de la part des transporteurs, au risque de voir les chauffeurs formés passer à la concurrence. Les autres mesures mises en place portent sur l’attractivité du métier : aménagement des conditions de travail (flexibilité, équilibre travail/vie privée…) pour 21,2 % des entreprises, augmentation des salaires dans 19,1 % des cas et nouveaux avantages extra-légaux dans 17 % des cas. Par contre, le choix laissé au chauffeur pour une marque / un modèle / des équipements particuliers ne séduisent que 4,2 % des entreprises… et 12,7 % des entreprises participantes n’ont pris aucune mesure particulière. En matière d’avantages extra-légaux, il y a encore de la marge de progression : 56,2 % des participants à notre sondage n’en accordent (ou n’en signalent) aucun. Au sein des entreprises qui en accordent, ce sont les chèques-repas qui viennent en tête de liste (20,8 %) devant les primes diverses (12,5 %) et les bonus (10,4 %). Le mode d’attribution de ces primes varie énormément d’une entreprise à l’autre : il s’agit le plus souvent d’un bonus sur résultat ou d’une prime plus élevée pour travail de nuit ou en équipes, mais il arrive également qu’un membre du personnel reçoive une prime s’il a amené un nouveau chauffeur à rejoindre la société. Quelques participants osent innover en la matière : une entreprise propose une voiture de société (ou un système permettant d’en obtenir une) et deux autres proposent une carte carburant. Une entreprise, enfin, organise un pool d’achats groupés entre les membres de son personnel. Pas de ralentissement des investissements Si presque 9 transporteurs sur 10 sont prêts à faire des efforts supplémentaires de recrutement ou de fidélisation, c’est qu’ils ont bien l’intention de continuer à grandir. Les volumes de transport actuels justifient de nouveaux investissements en extension de flotte (pour 43,5 % des participants, + 4,6 % en un an), alors que la chasse aux sous-traitants se poursuit (33,2 % des participants, en hausse de 5,4 %). Il faut en tout cas espérer qu’aucun ralentissement conjoncturel ne provoque trop rapidement une surcapacité de transport qui serait préjudiciable à l’ensemble des entreprises. Dans le même temps, la proportion d’entreprises qui réduisent leur flotte est cette fois de 14,6 %, un chiffre stable par rapport à avril 2018. Et on note le maintien d’une certaine prudence chez certains transporteurs qui annoncent l’arrêt de tout investissement. Il n’est cependant pas possible de dire avec certitude si ce coup d’arrêt est dû à l’impossibilité de recruter ou à un manque de confiance dans les temps à venir. Rendez-vous en avril 2019 pour y voir plus clair…

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