La taille compte
Selon l’OCDE, les maisons belges comptent parmi les plus chères de toute la zone Euro, si l’on se base sur le rapport entre le prix réellement payé et le salaire. A l’inverse, sur le marché de la logistique et de l’immobilier semi-industriel, la Belgique est un des élèves les plus attractifs de la classe. Contradictoire, mais c’est en tout cas ce qui ressort de l’analyse immobilière que nous vous présentons ailleurs dans ce numéro. Et ceci avec deux ports mondiaux, un réseau fluvial et routier dense et une série d’autres atouts qui font de notre pays une grande puissance logistique (enfin, nous aimons le croire). Pourtant, comme le montre la même analyse, le take-up logistique est resté, l’an passé, à un niveau relativement bas. « C’est sûrement dû au handicap salarial », direz-vous. Nous n’affirmons pas le contraire, mais les avant-propos et autres éditos consacrés à ce handicap salarial sont déjà légion. Parlons plutôt logistique. Entre début 2012 et mi-2013, près de 3 milliards d’euros ont été investis en Europe dans des espaces logistiques d’une superficie de plus de 50.000 m2. De grands EDC et centres d’e-fulfillment poussent comme des champignons… mais pas en Belgique. Notre pays doit faire face à un manque structurel de terrains disponibles dans les régions où les utilisateurs finaux voudraient s’installer, le triangle d’or Bruxelles-Anvers-Gand en tête. Le fait que 2 des 3 villes précitées figurent dans le top 3 des villes au monde les plus perturbées par les embouteillages, n’arrange évidemment pas les choses. Dans ce numéro, nous examinons la manière dont le marché immobilier logistique belge évolue. Nous avons envoyé nos rédacteurs sur les principaux projets en cours et soulignons les atouts dont notre pays dispose incontestablement plutôt que de ressasser les défaillances et lacunes qui ne devraient évidemment pas faire partie du monde idéal. Autrement, nous aurions pu tout aussi bien vous parler du handicap salarial, n’est-ce pas ?