Peter Van Osselaer : « Rester modeste pour fournir une valeur ajoutée »

Peter Van Osselaer porte un regard lucide sur son entreprise et sait très bien ce qu’il doit faire pour la gérer sainement. Ne pas grandir de manière excessive, choisir les bons clients et conserver les bons collaborateurs : voilà sa recette pour assurer le succès de sa société de transport. Quand il affirme « nous sommes partis de zéro ! », Peter Van Osselaer fait peut-être une légère entorse à la vérité. Certes, il a créé sa société – Van Osselaer Peter & Co – avec son épouse à partir de rien, mais la passion du transport était déjà dans ses gènes. Son grand-père était le fondateur de la firme Van Osselaer-Pieters, qui fut jadis le plus gros transporteur pharmaceutique de Belgique. Peter a réalisé diverses tâches dans l’entreprise familiale, mais n’y a jamais exercé de véritable métier puisqu’elle a ensuite été vendue. Son diplôme en poche, il a occupé diverses fonctions au sein de plusieurs sociétés de transport. « À la fin, j’étais Distribution Manager chez DFDS. Quand l’entreprise a décidé de se séparer de ses véhicules et d’externaliser tous les transports, j’ai lancé ma propre firme sur le site industriel qu’occupait à l’époque la société familiale. En décembre 1998, j’ai engagé cinq chauffeurs de DFDS. Dans un premier temps, nous roulions exclusivement pour eux. En trois ans, nous sommes passés à 12 camions et nous nous sommes lancés dans la distribution. » Modeste et flexible Aujourd’hui, Peter Van Osselaer possède toujours 12 véhicules et entend bien en rester là. « Nous pouvons parfaitement tout contrôler à trois – le planificateur, mon épouse et moi-même. Nous travaillons ainsi de manière très familiale. Nous nous appelons par nos prénoms et nous écoutons les suggestions et propositions de chacun. Les chauffeurs se connaissent bien, notamment parce que nous les accueillons ici pour les formations relatives au code 95. » La limite de 12 camions que l’entreprise s’impose lui permet d’afficher une grande flexibilité et une excellente rentabilité. Pour se développer, il faut vite disposer de 35 camions au moins, avec tout ce que cela implique pour la direction de la société, estime Peter. « Je suis convaincu que les petites entreprises peuvent être rentables, notamment parce que les travailleurs se sentent plus impliqués et responsabilisés – ils ne peuvent pas se défiler. Nos chauffeurs réfléchissent aussi à la manière dont ils peuvent réduire l’impact de la redevance kilométrique et nous pouvons compter sur eux pour faire ce qui est nécessaire pour les clients. Nous les respectons énormément, car ils en font plus pour notre clientèle. Nous travaillons par exemple avec les systèmes administratifs des clients, ce qui présente un grand avantage pour ces derniers, même si cela complique les choses pour nos chauffeurs. Nous veillons à leur formation et nous avons du respect pour tout ce qu’ils font. » Quand la clientèle a commencé à s’étoffer, Peter Van Osselaer a décidé de se montrer sélectif. Le transport ADR est la spécialité maison mais pour limiter les risques, l’entreprise a diversifié ses activités. Elle propose ses services à un large panel de clients qui ont en commun d’être très exigeants. Qu’est-ce que cela implique ? « Nous réfléchissons avec nos clients et nos chauffeurs répondent à leurs besoins. Lorsqu’ils déchargent des produits ADR, ils s’occupent par exemple aussi du matériel d’emballage. À cet égard, l’administration est extrêmement importante et nous nous en chargeons aussi. Les clients ont souvent un chauffeur dédié, qui sait ce qu’il doit faire et s’assure que tout aille bien. Souvent, il a même le code de la barrière et peut se débrouiller seul. » Un seul interlocuteur Comme beaucoup de ses collègues, Peter Van Osselaer est actif dans la distribution en Belgique et au Luxembourg, plus les régions frontalières. Si un client lui demande de livrer plus loin, il lance un appel d’offres auprès de sous-traitants. Mais pourquoi les clients ne sollicitent-ils pas directement un autre transporteur, dans ce cas ? Autrement dit, quelle est sa valeur ajoutée ? « L’organisation de ces livraisons demande beaucoup de travail. Et si des problèmes se posent, il faut les résoudre. » Son épouse, Rita Verstraeten, qui partage le même bureau et se charge du travail administratif, renchérit : « Nous nous profilons aussi comme un partenaire logistique privilégié des clients qui ne veulent qu’un seul interlocuteur. Quand ils ont un problème de transport, leur réflexe est de dire ‘Appelle VOP, ils vont s’en occuper’. Voilà notre valeur ajoutée ! » La mobilité constitue aussi un challenge, mais Peter Van Osselaer affirme que les retards sont rares. « Tout est question de préparation. Nous choisissons précisément l’heure de départ et nous planifions l’itinéraire dans le bon ordre. Résultat : les chauffeurs partent en moyenne 1h30 plus tôt. Cette méthode les fait parfois arriver une demi-heure trop tôt, mais alors ils patientent. Et si nous étions partis 30 minutes plus tard, nous aurions certainement été en retard. » La flexibilité des destinataires constitue cependant un défi, souligne-t-il encore. Un transport prévu pour le vendredi midi mais qui arrive un peu plus tard que prévu risque fort de trouver porte close, même si le retard avait été annoncé. Logistique Bien que l’entreprise ait débuté comme transporteur pour, elle a rapidement développé une activité logistique. « Nous avons fait ce choix pour nous prémunir des fluctuations trop fortes du marché. Mais c’est aussi une manière de satisfaire plus facilement les attentes du client : en disposant d’un stock, nous pouvons charger et livrer plus facilement. Cela renforce nos atouts : nous pouvons décider plus vite, nos prix sont plus attractifs et nous faisons des économies en évitant le transport entre notre site et l’entrepôt. » La logistique est aussi le segment au sein duquel l’entreprise entend poursuivre sa croissance, étant donné que Peter ne veut pas plus de 12 camions. « Nous allons donc nous spécialiser dans ce créneau : nous stockons ici des marchandises qui sont soumises à des accises, pour lesquelles nous disposons aussi des présentoirs, et nous assurons leur réemballage », explique-t-il. « On nous demande souvent d’assurer la logistique pour l’un ou l’autre client, mais nos entrepôts ont leurs limites. Il est donc clair que c’est dans la logistique que nous poursuivrons notre croissance. »

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