La construction secteur par secteur : l’emploi ne profite pas…

En attendant les bilans 2016, force est de constater que les entreprises belges du secteur de la construction ont tout fait pour booster leur productivité. Avec un effet immédiat sur leur rentabilité. En attendant, c’est l’emploi qui trinque… En 2015, les quelques 20.300 entreprises de notre échantillon (celles qui ont déposé un bilan auprès de la Banque Nationale) ont vu leur valeur ajoutée progresser de 2,85 % en moyenne. C’est un beau résultat, supérieur à celui enregistré dans un autre secteur fortement sensible à la conjoncture comme le transport routier.

Nouveau recul de l’emploi

Dans le même temps, le volume de l’emploi reculait de 0,01 %. C’est certes nettement moins que lors des trois exercices précédents, mais c’est un recul. En trois ans, le nombre d’équivalents temps-plein a baissé d’environ 6000 unités, auxquelles il faut ajouter les 13.000 postes occupés, selon la Confédération Construction, par des travailleurs détachés. Cela semble par ailleurs apporter de l’eau au moulin de la Confédération qui réclame une baisse des cotisations salariales (et une baisse moyenne du coût horaire de 6 euros) pour restaurer la compétitivité des entreprises belges de construction. En effet, lors des exercices 2013 et 2014, la Valeur Ajoutée Nette avait très légèrement progressé (+ 0,46 %) avant de régresser l’année suivante (- 0,08 %). Cette fois, c’est la première fois qu’une progression de la valeur ajoutée s’accompagne d’une baisse des effectifs. Le grand bénéficiaire de cette évolution est la productivité, qui progresse de 2,86 % en moyenne. Comme on le verra dans les tableaux qui suivent, cette évolution est très mal partagée selon les sous-secteurs. La productivité progresse en effet de 8,91 % dans le secteur du ciment, mais elle régresse (encore) dans les secteurs de la couverture et du terrassement. Le secteur cimentier, fortement concentré autour d’une quarantaine de grands entreprises (le nombre moyen de personnes employées par entreprise y est supérieur à 26, contre moins de 4 dans les secteurs du gros œuvre, du chauffage et de la couverture) est à ce titre exemplatif (mais pas nécessairement exemplaire) : c’est là que la valeur ajoutée nette a le plus progressé (+8,65 %), mais les effectifs y ont fondu de 0,24 %. Automatisation, quand tu nous tiens… A l’autre bout du spectre, le secteur du terrassement est celui qui a le plus engagé en 2015 (+3,79 %)… alors que sa valeur ajoutée baissait dans le même temps de 1,30 %.

2016, en théorie une bonne année

Selon le tout dernier rapport de la Confédération Construction, les progrès enregistrés en 2015 devraient au moins se confirmer dans les bilans 2016. En termes de volumes (on verra comment en aura profité la composante ‘valeur ajoutée’), le secteur devrait avoir gagné 3,5 % d’activité supplémentaire. C’est légèrement au-dessus du seuil de 3 % estimé nécessaire pour stabiliser le volume de l’emploi.  

La productivité des entreprises belges de construction a fortement progressé en 2015.

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